Tour Tanguy
C’est l’une des silhouettes emblématiques de la ville de Brest sur les rives de la rivière Penfeld. Le musée qu’elle abrite permet de faire revivre la ville telle qu’elle était avant sa destruction en 1944.
Dominant la rivière Penfeld, la Tour Tanguy, appelée bastille ou bastide de Quilbignon au XIIe siècle, est emblématique de la ville de Brest.
Origines
La tour est un fragment d’un édifice plus important, la bastille de Quilbignon, qui a été édifié dans les années 1380 lors du siège du château de Brest. Le duc de Bretagne Jean IV (1339 - 1399), alors en lutte contre les Anglais qui occupent le château, fait construire deux bastilles sur chaque rive de la Penfeld. D’abord en bois, elles sont détruites, puis reconstruites en pierre.
Au fil des siècles
Au départ des Anglais, la Tour Tanguy appartient à la famille du Chastel - elle tiendrait son appellation du prénom d’un des membres de la famille -, puis à celle de Rohan-Guéméné au XVIIIe siècle. Au XIXe c’est un architecte du nom de Barillé qui en fait l’acquisition et la transforme en résidence, perçant des baies et construisant à son sommet un kiosque surmonté d’une toiture en forme de chapeau chinois. La tour est incendiée et son toit original détruit pendant les bombardements de 1944.
La ville de Brest en fait l’acquisition en 1954. La tour Tanguy est finalement restaurée et transformée en musée de la ville qui est inauguré en 1962. Un des attraits du musée est qu’il possède une collection unique de dioramas représentant des scènes de la vie quotidienne de Brest avant la Seconde guerre mondiale, donc avant que la ville ne soit presque entièrement rasée par les bombardements des Alliés.
Un diorama ?
Au début du 19e Louis Daguerre à l’idée de créer un dispositif pour donner aux spectateurs l’illusion d’une réalité : il utilise de grandes toiles translucides peintes en trompe l’œil, et éclairées de manière diverses.
A la fin du 19e les musées veulent innover pour leur public, et le diorama devient un mode de médiation muséographique en vogue. Il permet de mettre en situation dans son environnement habituel un sujet (homme, animal). Ces mondes miniatures sont un peu comme des scènes de théâtre qui permettent de se projeter dans les décors représentés : certains sont de taille modeste derrière leurs vitrines, et d’autres grandeur nature.
A Brest, la ville confie en 1959 au peintre et céramiste Jim-E. Sévellec (Eugène Sévellec 1897 - 1971) la réalisation de dioramas représentant la ville de Brest depuis ses origines destinés à être exposés dans le musée de la Tour Tanguy.
Avec l'aimable relecture de Alain Boulaire, agrégé et docteur en histoire.
Le musée du Vieux Brest
Installé dans la Tour Tanguy, le musée du Vieux Brest a été rénové en 2023 et sa scénographie repensée. Vous pourrez y découvrir les 14 dioramas réalisés par Jim-E.Sévellec, qui sont à la fois le regard d’un artiste et un témoignage précieux sur la ville et ses habitants avant les destructions de la Seconde Guerre Mondiale. On y voit des scènes de la vie quotidienne, comme des scènes historiques (par l’exemple, l’arrivée de Napoléon III à Brest).
Le musée est équipé d’audio guides (la voix d’un habitant de Brest guide la visite et retrace l’histoire de la Tour Tanguy).
Enfin, le 3ème étage de la Tour est maintenant accessible au public et dévoile un très beau panorama sur Brest.
Les livres et articles
Collectif, Brest petite histoire de l’architecture, Éditions du cardo, 2024.
Armel Morgan, Jim Sévellec. L’esprit du pays, Éditions Locus Solus, 2023.
Yves Coativy, « La bastille Quilbignon. Le témoignage des gravures anciennes », dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, pp.167-174, 2017.
Les sites Internet
La Tour Tanguy :
Office de tourisme de Brest :
https://www.brest-metropole-tourisme.fr/