Notre-Dame du Folgoët
chef d’œuvre du XVe siècle
Un simple d’esprit, un miracle, une église ou une basilique ? Autant d’interrogations et d’histoires autour de cet exceptionnel monument du patrimoine religieux de Bretagne de style gothique flamboyant. Ses 600 ans ont été célébrés en 2023, et elle est classée sur la liste de l’inventaire des Monuments Historiques de 1840.
Le Folgoët, Finistère.
A 32 kilomètres au nord-est de Brest.
Depuis Brest, rejoindre la D 788 en direction de Gouesnou - Plabennec - Lesneven, et suivre ensuite Le Folgoët.
Vous trouverez facilement à stationner gratuitement à proximité.
L’abbaye :
Ouverte tous les jours entre 10h et 18h (sauf célébrations).
Le musée de la basilique est transféré au musée du Léon de Lesneven :
Ouvert du lundi au samedi :
De 9H30 à 12H15 et de 13H30 à 17H30
Le mardi :
De 13H30 à 17H30
Fermé le dimanche
Basilique : l’entrée est libre, c’est une église.
Musée de la Basilique et de la Piété populaire : fermé en 2019, transféré au musée du Léon, Lesneven.
Musée du Léon de Lesneven :
Tarif : 3 euros et gratuit pour les moins de 14 ans
Visites guidées pour les groupes (+ 10 personnes sur réservation) musée : 3euros et musée + visite de la ville : 4 euros
Accessible PMR
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Ave Maria
Les origines de l’église sont liées dit-on à celle d’un homme du XIVe siècle, considéré comme simple d’esprit, du nom de Salomon (Salaün en breton), surnommé le fou du bois (Foll Coat en breton). La légende raconte qu’il vit à proximité d’une fontaine près de Lesneven, se balance très souvent à l’une des branches de l’arbre qui la domine, et chaque jour demande l’aumône, allant de ferme en ferme, en répétant : « Ave Maria ! Salaün mangerait bien un morceau de pain ! ». A sa mort, dans l’indifférence générale, sur sa sépulture pousse soudain un lys à deux feuilles sur lesquelles sont inscrits ces mots en lettres d’or : « Ave Maria ». Le miracle, qui fait grand bruit dans tout le pays, et la dévotion qui s’en suit, président à l’édification de l’église près de la fontaine. Les pèlerins viennent boire l’eau de la fontaine en faisant une prière ou en adressant un vœu à Notre-Dame qui guérirait les maladies.
Une église ou une basilique ?
Sa construction est impulsée par le duc de Bretagne Jean IV, le Vaillant (1365-1399), puis son fils, Jean V, le Sage (1399-1442), dont le règne dure près de 40 ans, qui l’érige en Collégiale en 1423. La fin des travaux pourrait avoir eu lieu en 1460. Les analyses et avis des historiens divergent sur les dates d’origines de l’édification et la durée des travaux, mais la date de 1423, toujours inscrite à l’entrée gauche de l’édifice, est la plus généralement retenue comme fondatrice - d’où la commémoration des 600 ans en 2023.
Le fait qu’en 1427, à la demande de Jean V, le Pape Martin V (1369/70 – 1431) lui accorde le titre de basilique mineure n’est pas avéré. Une basilique mineure est le terme que l’Église catholique romaine peut accorder à certaines églises remarquables. Il n’existe par ailleurs que quatre basiliques dites majeures, toutes situées à Rome.
Quoiqu’il en soi, au fil des siècles, l’église continuera d’être appelée basilique, peut-être en témoignage de la ferveur des origines et de la beauté de l’édifice.
Anne de Bretagne (1477-1514), alors reine de France, se rendra en pèlerinage à Notre-Dame du Folgoët le 19 août 1505 honorant le pays et ses habitants, et contribuant à la renommée de l’édifice. Les pèlerinages se poursuivent encore de nos jours.
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Kersantite
L’un des éléments les plus remarquable de l’église est son jubé superbement ouvragé. Le jubé est une construction qui sépare la nef du chœur et se présente sous forme de tribune et de clôture de pierre.
Il est en kersantite - une roche dite magmatique filonienne - que l’on peut trouver un peu partout dans le monde, mais dont le nom international a pour origine le lieu-dit de Kersanton (son site d’exploitation initiale) sur la commune de Loperhet, dans le fond de la rade de Brest. C’est une pierre sombre, résistante, contenant des inclusions de mica qui peuvent briller au soleil, et qui a été très utilisée par les sculpteurs bretons.
Avec l'aimable relecture de Fanch Roudaut, professeur d’histoire moderne.
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La basilique
La renommée de la basilique n’est plus à faire. Celle que l’on nomme « la merveille du Léon » est un chef d’œuvre de l’architecture bretonne du XVe siècle. Il faut prendre son temps pour la visiter tant elle contient une foultitude de détails.
Ses extérieurs sont impressionnants, avec ses puissants contreforts et l’une de ses tours qui mesure 54 mètres de hauteur ! Vous pourrez y observer les détails de nombreuses statues de saints : comme celle de Saint Eloi, Sainte Marguerite terrassant le démon, la Vierge, Saint Christophe, Saint Yves, Saint Eloi, ou encore Saint Michel. Le porche des apôtres avec, au-dessus à l’entrée, une statue de Jean V, et sa devise « A ma vie ». Les extérieurs de l’église sont aussi dotés de nombreuses gargouilles, de personnages grotesques ou monstrueux, de corniches et d’encorbellements.
L’intérieur de la basilique est tout aussi riche : on peut y découvrir le magnifique jubé de pierre finement ciselé, ou le maître autel qui mesure quatre mètres de long.
N’oubliez pas non plus de lever les yeux vers les vitraux crées au XIXe siècle par le peintre verrier Émile Hirsch, puis par Auguste Labouret. On y voit, représentés dans des couleurs intenses, des personnages de l’Église, comme des hommes politiques du 19e siècle. La vie de Salaün y est aussi évoquée par une inscription au pied de la statue de la Vierge, dans la verrière du Couronnement.
Quant à la fameuse fontaine liée à la légende de Salaün, elle est toujours présente aujourd’hui, et prend sa source sous le maître autel de l’église.
La basilique est aussi dite « église mariale », ce qui veut dire qu’elle est dédiée au culte de Marie, car la Vierge connait une grande popularité en Occident au Moyen Âge.
On l’honore aujourd’hui encore dans l’église, et l’on y commémore les Pemp sul, les « cinq dimanches » en breton. C’était une tradition qui accordait des « indulgences plénières » - le pardon et l’effacement de ses péchés - à qui assistait à toutes les messes du mois de mai - qui est le mois de Marie. Les pèlerins se rendent toujours à la basilique à cette occasion.
De même, le grand Pardon du Folgoët qui a lieu chaque année le premier week-end de septembre est un exemple d’une tradition qui se perpétue à travers les siècles : des centaines de pèlerins et des délégations d’autres paroisses se rassemblent à cette occasion pour célébrer la messe et défiler, certains en costumes traditionnels, portant les bannières. C’est un rassemblement qui se veut aussi joyeux et festif.
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Le Musée du Léon
Au-delà de la visite de la basilique Notre-Dame du Folgoët, vous pouvez aussi vous rendre au Musée du Léon à Lesneven, à 2/3 kilomètres au nord-est du Folgoët suivant l’itinéraire emprunté.
Le musée est installé dans la chapelle du couvent des Ursulines, et présente l’histoire du Léon depuis la préhistoire. Vous y trouverez de belles collections archéologiques, mais aussi des costumes, des informations sur la vie, l’économie, les danses et la musique, bref, de quoi mieux comprendre le pays léonard.
Mais au fait, qu’est-ce que le Léon ? Le pays léonard, ancienne principauté de Basse-Bretagne, est situé à la pointe nord-ouest de la Bretagne et divisé en deux, le Bas-Léon et le Haut-Léon. Si vous êtes cruciverbiste vous avez sans doute déjà lu « ancienne principauté de Basse-Bretagne » en quatre lettres !
Le site du musée :
https://www.cotedeslegendes.bzh/activite/musee-du-leon/
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Les livres et articles
Louis Elégoët, Georges Provost (dir.), Le Folgoët sanctuaire d’exception, Coop Breizh, 2019.
Daniel Tanguy, « Le kersanton, une pierre bretonne », dans Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 118-4, pp.131-132, 2011.
Article accessible en ligne :
https://journals.openedition.org/abpo/2187?lang=en
Jean-Marie Guillouët. « Le Folgoët, collégiale Notre-Dame », dans Congrès archéologique de France - Finistère pp.166-176, 2007.
Article accessible en ligne :
https://shs.hal.science/halshs-00557740/file/La_collA_giale_Notre-Dame_du_FolgoA_t.pdf
Maurice Dilasser (dir.), Patrimoine religieux de Bretagne Histoire et inventaire, Le Télégramme, 2006.
Daniel Louis Miorcec, Notre-Dame-de-Folgoët et ses environs, Le Livre d’Histoire, 2004.
Le Menn Gwennolé. « Un “Veni Creator” latin-breton dédié à Anne de Bretagne en 1505 », dans Études Celtiques, vol. 16, pp. 223-23, 1979.
Article accessible en ligne :
https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1979_num_16_1_1630
Sites internet
Église catholique en Finistère, Notre-Dame du Folgoët :
https://www.diocese-quimper.fr/lieux-de-culte/notre-dame-du-folgoet/
Office du tourisme Côte des Légendes : 02 29 61 13 60
Site : https://www.cotedeslegendes.bzh/
Film
Le Mystère du Folgoët (film de fiction en noir et blanc et sonore de 53 minutes) – Herry Caouissin – 1953 – Cinémathèque de Bretagne :
De nombreux habitants participent au tournage.
Vidéo
L’aire d’U – Le webmédia de l’Université de Rennes 2 – L’état breton de Jean V à la Duchesse Anne - 1995 :
A 12 minutes 03 vous trouverez le passage sur Notre-Dame du Folgoët :
https://www.lairedu.fr/media/video/documentaire/letat-breton/
Visite virtuelle
Visite virtuelle – Musée de la Basilique du Folgoët :
https://my.matterport.com/show/?m=pygJp3xBMZo