Iliz Koz Tremenac’h
une nécropole qui a traversé les siècles
Le site médiéval d’Iliz Koz se trouve sur l’emplacement de l’ancienne paroisse de Tremenac’h. Un enclos paroissial, une église et un cimetière enfouis sous les sables entre le XVIe et le XVIIIe siècle puis oubliés… et qui réapparaissent au hasard du XXe.
Plouguerneau, Finistère.
A 29 kilomètres au Nord de Brest.
De Brest, prendre la D112 en direction de Gouesnou, puis la D13 vers Plouguerneau
Vous trouverez un parking champêtre et gratuit devant le site.
À partir de février 2024 :
Ouvert les dimanches et lundis de 14h30 à 17h pendant les vacances scolaires, toutes zones confondues.
Du 15 juin au 15 septembre :
Ouvert tous les jours de 14h30 à 18h30.
Possibilité de visite pour les groupes en dehors de ces périodes d’ouvertures. Réservation auprès de l’Office de Tourisme 02 98 04 70 93.
Association Illiz Koz : 02 98 89 78 44
Adulte 5 euros, et c’est gratuit pour les moins de 10 ans.
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La vieille église
Au commencement, sans doute au XIIe ou XIIIe siècle, on trouve une vieille église, Iliz Koz (en breton, iliz : église, et koz : vieille), située dans la paroisse de Tremenac’h, c’est-à-dire en breton, la paroisse des moines. Elle sera rattachée à Plouguerneau à la Révolution. Une petite paroisse comme une autre, en bord de mer, qui comprend un enclos paroissial avec l’église, la chapelle des seigneurs du Ménan, une ruelle pavée, et un cimetière situé au Sud de l’église. La vie y suit son cours jusqu’à ce qu’un exceptionnel phénomène climatique ne l’atteigne…
Le petit âge de glace
L’ensemble a été enfoui sous les sables entre le XVIe et le XVIIIe siècles suite à un phénomène connu sous le nom de « petit âge glaciaire ». En effet, le refroidissement général du climat pendant cette période a eu pour conséquence une progression des glaciers continentaux.
Que s’est-il passé alors ? Le niveau de la mer a baissé d’un à deux mètres découvrant de grandes surfaces sableuses. Ensuite, la progression des glaciers vers le Sud a entraîné un renforcement des vents sur les côtes bretonnes par effet des vents catabatiques de direction nord-sud. Ces vents au nom un peu étrange, sont des vents gravitationnels produits par une masse d’air froid qui descend un relief. Les vents violents et répétitifs ont eu pour effet d’ensabler progressivement le site. Les habitants sont restés sur place jusqu’en 1729, date à laquelle ils ont abandonné leur lieu de culte, resté intact jusqu’en 1969 !
En 1970, l’entreprise Tallec en creusant les fondations d’une future maison d’habitation, découvre des murs…les travaux sont alors arrêtés et le site demeure en l’état pendant plus de dix ans, jusqu’à ce que la commune en fasse l’acquisition en 1977.
La légende
« Au début du XVIIIe siècle, trois jeunes chenapans de Tréménac’h décidèrent de tromper le vieux curé d’Iliz Koz qui était aveugle. Ils lui demandèrent de baptiser un chat, déguisé en nourrisson. Le recteur n’y vit que du feu jusqu’au moment où il versa l’eau bénite et entendit le chat miauler. S’apercevant de la supercherie, le curé proféra la malédiction : “Anathème, que Tréménac’h soit anathème. Dieu punira le sacrilège et le sable sera le linceul de la paroisse et son église. La tempête sera terrible.” La nuit suivante, le village fut enseveli sous le sable. » Source https://abers-patrimoine.bzh/kpoi/la-legende-diliz-koz/
De fait, si la légende correspond au résultat final, il a fallu trois siècles pour qu’il aboutisse. Peut-être est-elle l’expression du désarroi des habitants face à une menace naturelle que rien ni personne ne peut contrer…
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Avec l'aimable relecture de Fanch Roudaut, professeur d'histoire moderne.
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Iliz Koz
La gestion et l’animation du site sont confiés à l’association Iliz Koz en 1990 en liaison avec la Mairie.
Sur le site, des panneaux explicatifs permettent d’avoir des repères et de décrypter les différents éléments, et les bénévoles de l’association sont des mines d’information. Vous trouverez également un petit musée.
Iliz Koz est un beau lieu, proche de l’océan, où le soleil et les herbes folles côtoient les vestiges de la vie de l’ancienne paroisse. Vous le découvrirez en vous promenant entre les ruines, à la recherche des détails et des traces de son histoire. Car les détails que l’on peut repérer sont d’une grande richesse.
Tout d’abord, on y décompte soixante-trois dalles funéraires, gravées ou sculptées antérieures au XVIIIe siècle ! Il y a les tombes des chevaliers ou des écuyers datées des XIIIe et XIVe siècles. On peut y reconnaître des armes de guerre, des gantelets, des armoiries. Une autre tombe comporte une dalle représentant une caravelle, et l’on peut bien y discerner les châteaux avant et arrière du navire, tout comme son mât.
Ailleurs, on distingue l’emblème du métier de tisserand, ou bien des calices - sur les tombes des prêtres. Enfin, on peut aussi y découvrir une stèle de l’âge du fer christianisée, d’une hauteur visible d’1mètre 25, le reste étant enterré.
Quant à l’église, cinq peintures murales y ont été mises au jour et restaurées, dont la plus ancienne serait datée du XIIIe siècle. Le décor qui figure sur cette dernière est un semis de roses, symbole de l’amour, et fleur associée à la Vierge Marie, la « Rose mystique » (du grec mystos mystérieux, caché).
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A proximité
Vous pouvez vous arrêter à l’écomusée des goémoniers et de l’algue à Plouguerneau, qui propose de nombreuses activités : ateliers de découverte des algues, ateliers culinaires autour des algues, et même…découverte des algues en plongée.
Site internet de l’écomusée : https://www.ecomusee-plouguerneau.fr/
La Grève blanche toute proche permet quant à elle de belles balades ouvrant sur un magnifique panorama entre plage et massif dunaire.
A découvrir également en ayant un peu de temps pour s’y rendre, l’archipel de Lilia et le phare de l’île Vierge - le plus haut d’Europe - qui sont spectaculaires.
Pour vous y rendre, vous trouverez des renseignements ici.
Les livres et articles
Emmanuelle Charpentier, « Chapitre 1. Des cadres pour les sociétés rurales », dans Les campagnes françaises à l'époque moderne. Sous la direction de Emmanuelle Charpentier. pp. 15-53, Éditions Armand Colin, Collection U, 2022.
François de Beaulieu (Auteur) et Hervé Ronné (Photographies), Enclos paroissiaux de Bretagne, Éditions Ouest France, 2019.
Frédéric Leblay, Atlantys à Illiz Koz (Plouguerneau, Finistère), 2017.
Article accessible en ligne :
https://atlantys.hypotheses.org/596
Chanoine Henri Pérennès, Plouguerneau. Une paroisse entre manche et océan, Éditions Le Livre d’Histoire, 2004.
Marie-Yvane Daire, Pierre-Roland Giot, Les Stèles de l'âge du fer dans le Léon – Finistère, Institut culturel de Bretagne/ Université de Renne I, 1989.
Sites internet
Abers Patrimoine :
https://abers-patrimoine.bzh/kpoi/site-archeologique-dilliz-coz/
Office du Tourisme du Pays des Abers :
https://www.abers-tourisme.com/
L’association Illiz Koz sur Facebook : https://www.facebook.com/ilizkoz/?locale=fr_FR
Et leur site : https://ilizkozplougerne.blogspot.com/2014/12/accueil.html
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